« Pierres de Rêve ».
« Déchiffrer l’écriture des pierres, c’est pénétrer au cœur de la pierre couche par couche, pour en arriver au centre caché et merveilleux ».
Geneviève Gravel-Renaud, introduction au livre « L’Ecriture des Pierres » de Roger Caillois .
L’être humain a de tous temps été fasciné par les pierres, pas seulement pour leur préciosité mais aussi pour leurs anomalies, leur aspect parfois étrange et suggestif. Figées dans leur minéralité depuis des millions voire des milliards d’années, remontées des profondeurs de la terre ou projetées depuis l’espace, elles semblent parfois comme par miracle reproduire un paysage, une fleur ou un animal. La rencontre de l’imaginaire humain avec ces merveilles de la nature ouvre à ceux qui savent l’observer un univers magique et infini.
Mi Fu, fonctionnaire de l’empereur de Chine au X eme s., collectionnait avec passion ces « pierres de rêves ». Il choisissait celle qui « lui parlait ». Il lui donnait un titre, y apposait son cachet et parfois même y ajoutait un poème pour exprimer ses émotions. On raconte que lors de ses contemplations, Mi Fu parvenait à un état d’extase qui lui permettait de voyager en rêve dans les régions secrètes de la pierre.
Les livres de Roger Caillois, poète surréaliste et grand collectionneur de pierres expriment parfaitement cet émerveillement de l’âme humaine devant les merveilles de la nature.
« Au cœur de la pierre, demeure le dessin splendide qu’elle proclame et qui, comme les formes des nuages, comme le profil changeant des flammes et des cascades, ne représente rien ».
Pierres, Gallimard, 2016.
« Apparition Boréale » :
Opale bleue Owyhee mise en valeur dans un serti d’argent. Sa beauté et son étrangeté ont attiré mon œil sur un salon de minéralogie et je me suis empressée de l’acquérir. J’y vois un étonnant paysage marin comme pétrifié par le froid. Une drôle de petite tornade blanche semble le parcourir côté face tandis qu’au dos le calme semble revenu sur l’eau. J’ai décidé d’en faire un bijou narratif pour vous faire voyager.
Vendu avec une chaine en argent.
« Éphémère Banquise » :
Cette jolie opale dendritique dans son serti argent ajouré n’évoque t’elle pas merveilleusement l’eau glacée de l’arctique? Elle est vendue avec une chaine en argent 925.
Je ne peux m’empêcher de vous raconter l’incroyable aventure vécue par l’explorateur norvégien Fridtjof Nansen. Océanographe passionné il rêvait de traverser le pôle d’Est en Ouest profitant de la dérive transpolaire. Celle-ci avait été révélée par le drame de la « Jeannette », un bateau parti de Sibérie qui finit broyé par les glaces laissant 21 personnes mourir sur la banquise. Les morceaux du navire dérivèrent jusqu’à l’ouest du Groenland témoignant ainsi de l’existence d’un courant océanique polaire. Nansen décide de réitérer l’aventure à bord d’un navire conçu pour résister aux glaces. Sachant que le voyage est long et périlleux, il s’entoure d’un équipage restreint de chercheurs et d’une immense bibliothèque de documents scientifiques. Le Fram quitte Christiania le 24 juin 1893 et se laisse donc emprisonner par les glaces. La dérive commence mais s’avère bien plus longue que prévue. Capricieuse elle change sans cesse de direction. A raison de 1,6 km par jour il faudrait à Nansen plus de 5 ans pour atteindre le pôle! Le 14 mars 1895, il choisit un membre de l’équipage parmi les plus sportifs et tout deux quittent le navire avec chiens et traîneaux pour atteindre le pôle laissant le Fram poursuivre sa dérive jusqu’à l’océan Atlantique.
Mais les deux hommes font face à de véritables chaos de glace. Comble de malheur leurs montres s’arrêtent les empêchant de calculer leur position. L’été qui arrive disloque la glace rendant plus difficile encore leur progression. Les 2 hommes, épuisés, construisent un abri pour passer l’hiver chassant pour survivre puis repartent péniblement le 19 mai 1896. Ils ne devront la vie sauve qu’à une attaque de morse qui, les ralentissant, leur permettra de croiser la route de l’explorateur anglais Frederick George Jackson. Ils retrouveront enfin le Fram en août et rentreront à Christiana acclamés par une flottille de plus de cent bateaux.
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« Dans le Désert de Sonora »:
Encore une jolie pierre pour laquelle j’ai eu un coup de foudre en juin dernier au salon de la minéralogie de Sainte Marie aux Mines. Ce jaspe paysage nous emmène très loin dans un décor chaotique brulé par le soleil où de petits arbustes tentent de survivre jusqu’aux prochaines pluies annuelles.
Mais peut-être y verrez-vous tout autre chose !
Pendentif en argent 925 avec en serti un « jaspe paysage » et au revers un décor en relief de scarabée. Une chaine en argent est fournie avec.
« Mademoiselle Florence aux sources du Nil » :
J’ai eu le coup de foudre pour cette petite agate dendritique parce qu’elle m’évoquait un de mes voyages en Égypte. Dès que je quittais les abords du Nil la végétation se faisait rare et le paysage devenait jaune d’or sous le soleil.
Une occasion de plus de vous raconter une histoire, celle d’une jeune femme courageuse nommée Florence. Tout commence en 1848 en Transylvanie. La révolution roumaine vient d’éclater et une petite fille de 7 ans, Florence Barbara Maria Szász se retrouve tristement orpheline lors des troubles. Nous perdons sa trace durant dix années jusqu’à ce que le célèbre explorateur britannique Samuel Baker la remarque sur le marché aux esclaves de Vidin. La délicate jeune fille vient d’être vendue au Pacha local. La Bulgarie fait partie à l’époque de l’Empire Ottoman. Sous le charme de Florence, Samuel décide de soudoyer les gardes afin de la délivrer de son triste sort. Désormais ils ne se quitteront plus. Ensemble ils remontent le Nil jusqu’à ses sources et découvrent le Lac Albert. L’expédition leur vaudra le titre de Sir et de Lady de la part de la reine Victoria. Mais en 1869 un nouveau défi les attend: Samuel prend la tête d’une expédition militaire vers l’Afrique équatoriale avec pour mission la suppression du commerce des esclaves et l’ouverture d’une voie commerciale. Florence est pour lui une aide précieuse : elle parle huit langues dont l’arabe égyptien et le dialecte Kiswahili. Son écoute, son empathie et l’aide apportée aux populations en font une diplomate particulièrement appréciée des autochtones. Le 29 octobre 1869 elle écrit: « Il paraît que le trafic d’esclaves est pire que jamais vers le Nil Blanc mais nous allons rapidement y mettre fin. On nous dit que les trafiquants appréhendent déjà notre arrivée. Nous allons nous faire beaucoup d’ennemis mais, pourvu que nous arrivions à préserver notre santé, je ne crains rien». Tout deux rentreront en Angleterre en 1874 et finiront paisiblement leur vie dans le Devon.
« Qui va-là? » :
Opale dendritique et serti argent 925.
Vendu avec sa chaine en argent 925.
Un petit clin d’œil à ce doux moment de lecture lorsque nous étions enfants. Dans les bras de maman nous n’avions plus peur des petits monstres qui hantaient nos nuits. Mon petit pendentif évoque une nuit de pleine lune et une histoire que j’aime raconter à mes petites filles, » l’Arbre sans fin » de Claude Ponti. Il s’agit d’une étrange et surréaliste promenade nocturne dans la profondeur de la forêt.
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« Posidonies »:
Dans ma petite collection de pierres de rêve j’ai choisi cette merveilleuse petite agate dendritique pour créer ce pendentif en argent.
Je l’ai baptisé « Posidonies », une plante marine qui me fascine car, avec ses 100 000 ans d’existence, elle est la plus ancienne des espèces vivant encore sur notre planète.
Et voici un petit haïku que cette jolie pierre m’a inspiré.
« Prés du frais récif
S’offrent les posidonies
Aux yeux de Thétis ».
Ne sont-elles pas tout à fait étonnantes ces boucles-d’oreilles perdues au milieu de ma collections d’ouraline ? Mais quelles sont ces pierres aux couleurs étranges en lumière ultra-violette?
Des émeraudes, des aventurines et des pierres de lune montées sur argent 925.
L’émeraude est une gemme dont le symbolisme est très fort. Pour les anciens égyptiens elle représentait la renaissance et la fertilité et était liée à la déesse Isis.
« Fleurs de Soleil »:
Argent 925, cornalines, onyx et mini perles de verre noir mat.
Par sa belle couleur de feu la cornaline évoque dans la plupart des civilisations anciennes le soleil, le sang, la vitalité, la force et le courage au combat.
Dans l’ Égypte ancienne les bijoux de cornaline accompagnaient les défunts dans la tombe afin de les aider à affronter les nombreux démons qui les attendaient dans l’au-delà. Le livre des morts raconte à quel point le parcours était périlleux pour arriver jusqu’au tribunal d’Osiris où le cœur du défunt serait pesé. C’est la raison pour laquelle des formules magiques étaient glissées dans les bandages de la momie et des bijoux aux pierres prophylactiques posées sur sa poitrine et sa tête.
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